À l’origine, le mot arabe Médina signifie “ville”. Mais avec la colonisation européenne et la construction de nouvelles villes juxtaposées aux anciennes médinas, le terme a fini par désigner uniquement la “ville historique”.
Les médinas se sont toujours caractérisées par une mixité d’activités humaines. Elles forment depuis des siècles un espace de vie foisonnant où viennent s’entremêler les fonctions résidentielles, économiques, sociales et culturelles de la ville. Aujourd’hui, le développement des pays du Maghreb et l’évolution rapide des villes bouleversent ces modes de vie séculaires.
Cette exposition met en lumière certains pans plus ou moins cachés de la vie quotidienne dans la médina qui résistent – tantôt involontairement tantôt consciemment – à ces nouveaux bouleversements et rythmes effrénés du monde moderne. Des photographies en noir et blanc, d’autres en couleurs, des portraits et vues d’ensemble se succèdent et contextualisent l’environnement des sujets photographiés. Par son travail, l’artiste interroge les effets du mode de vie moderne et de ses contraintes sur la vie des gens de la Médina et, dans le même temps, leur capacité de résistance.
Né en 1987 à Rabat, Mehdi Ben Khouja est photographe indépendant et autodidacte. Après sept années de travail dans la coopération internationale de la région du Maghreb et Moyen-Orient, il s’installe à Bruxelles et obtient, en 2020, son deuxième master en Relations Internationales à l’Université Libre de Bruxelles. Sa carrière photographique débute pendant les révoltes du printemps arabe où il travaillera sur la mémoire visuelle de cette période. Il participera notamment à la publication de la première anthologie photo-journal sur les révoltes au Maroc en 2011 : Mouvement du 20 février tentative de documentation. En 2019, l’Espace Magh accueillait sa première exposition Tbourida, une histoire équestre.