Le travail occupe une place centrale dans nos vies et détermine pour une large part notre santé selon les conditions dans lesquelles il s’exerce.

Au cours des dernières années, le nombre de pathologies liées à des méthodes d’organisation du travail toujours plus éprouvantes a explosé et cette tendance ne semble pas prête de s’inverser. Près d’un travailleur belge sur trois considère que sa santé est affectée négativement par son travail.

Le nombre de malades de longue durée explose. Près d’un demi-million de Belges sont en incapacité de travail de longue durée. Le secteur des indemnités est ainsi devenu le troisième poste de dépenses de la sécurité sociale après le secteur des pensions et celui des soins de santé. Ce contexte a justifié le lancement des trajets de réintégration fin 2016. Ces mesures semblent, toutefois, avoir manqué leur cible et sont dénoncées par de nombreux acteurs comme une voie royale vers un licenciement pour force majeure médicale. Le cadre législatif accompagne-t-il réellement les travailleurs malades ou, comme le pensent les interlocuteurs sociaux, n’est-ce finalement qu’une machine à licencier sans frais ? Quelle est la réelle prise en charge des souffrances au travail ?

On ne peut que se questionner sur l’ampleur de la problématique des souffrances au travail, problématique caractérisée par l’imbrication de facteurs sociétaux, organisationnels et individuels. Comprendre le mal-être au travail est essentiel pour mieux cerner les situations à risque et les prévenir.