Et si nous nous réapproprions l’espace public dans un but de protestation, à l’aide de patins à roulettes ? C’est le point de départ du travail d’Amol K Patil, performeur et artiste visuel installé à Mumbai. Sa pratique finement travaillée, venant de la peinture et de la sculpture, lui permet de créer des images délicates qui évoquent des conditions de travail précaires. Récemment, Patil a conçu une série de performances utilisant des patins à roulettes équipés de brosses, dans lesquelles des personnes transportent une chaîne stéréo diffusant des chansons. Dans ces chansons, originaires d’une tradition indienne de protestation du XVIIe siècle appelée powada, les interprètes remettent en question le statut des travailleur·euses et dénoncent des inégalités sociales, à l’instar du rap aujourd’hui. Pour son premier projet à Bruxelles, Amol K Patil présente, d’une part, des œuvres visuelles au centre du festival et s’installe, d’autre part, dans les Marolles, un quartier populaire et historique du centre-ville. Il y crée une performance en collaboration avec des collectif·ves de skateuses féministes locales qui fréquentent le skatepark du quartier. Ensemble, iels infiltrent l’espace public pour partager des récits de lutte sociale et invitent les passant·es à une performance saisissante à l’ouverture et la clôture du festival.